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La voiture, c'était vraiment magique, surtout la mienne, je pouvais aller quasiment partout avec, et puis la loi ne puni pas encore les loups kleptomanes.

J'avais emprunté la route, remerciant le ciel que des tarés aient crées des routes pour traverser l'île sinon il me faudrait dans jours pour aller en ville à pied, alors qu'il ne me faut que deux heures en voiture. J'appuyais sur le champignon, montais le son de la radio, je vivais peut-être à l'écart mais je n'étais pas encore devenu totalement sauvage. Je voulais me rendre en ville le plus rapidement possible, déjà parce que je n'avais plus de cochonneries à boire et que mes six pots de Nutella étaient vides. J'aimais cette sensation, cette vitesse qui m'emportait sur cette ligne droite. Je pouvais hurler, seuls les loups m'entendraient. Parfois je regrettais ma vie d'avant, je me dis parfois que j'avais dû rater le coche quelque part pour que les loups me choisissent, ou parce que j'avais été une proie facile à tuer.

Mais je n'étais pas là pour m'attarder sur mon sort, maintenant je marchais dans la ville, personne ne savait qui j'étais, personne ne me reconnaissait, je pouvais me permettre quelques folies parfois. Mais en sortant du magasin 'magique', les bras chargés de cochonneries, je m'attardais sur une affiche. C'était le journal, placardé sur un mur, je pouvais y voir le visage d'un homme mur qui se disait être garde forestier. J'eu un sourire en coin, cet homme pouvait rapidement devenir le dieu des stratégies. Si seulement j'arrivais à le rencontrer, sympathiser avec lui, je pourrais avoir la main sur le bois et savoir si les loups de Töhimite viennent manger mes brebis qui broutent dans les collines.

Je sautais dans ma voiture, vidais rapidement une canette de RedBull et vérifiais que mes dents étaient blanches, je contemplais mes canines pendant quelques instants, me souvenant qu'avant elles avaient un aspect humain. Je fermai ma bouche et démarrais ma voiture. Je trouvais génial l'idée d'un garde forestier, le maire n'était peut-être si inconscient que cela mais les autorités cherchaient peut-être à découvrir qui nous étions, Sahïo, Töhomite et moi. Mais après tout, je payais mes factures comme tout le monde.

Mes pneus crissaient sur les cailloux, je claquai la portière, passais ma main gauche dans mes cheveux, analysais le décor rapidement et m'avançais vers la porte. Avant de toquer je regardais sur le côté, un cheval broutait de l'herbe dans un enclos. Décidément cet homme avait tout prévu, je l'aimai déjà. Je toquai la porte en bois, passais rapidement ma langue sur mes dents et veillais à bien fermer ma bouche. J'avais plusieurs petites questions à poser à cet homme mais je devais rester discret pour l'instant.

Spoiler:

La puissance de la caféine coulait dans mes veines, mon index palpitait sur ma cuisse, je regardai le décor, me rendant compte que je ne passerai pas la porte sans me baisser. Je jetai un rapide coup d'oeil à ma voiture, vérifiant que personne ne viendrait me voler ma précieuse pâte à tartiner et ma caféine sucrée - prendre du café quand on est hyperactif c'est plutôt comique je vous l'assure. J'entendais des pas s'approcher de la porte, je mourrai d'envie de rencontrer ce personnage. Celui-ci ouvrit la porte et m'étudia rapidement avant d'envoyer son torchon de cuisine sur son épaule et me tendre la main. Je lui adressai un sourire, sans pour autant montrer mes dents, et lui serrais vivement la main. En l'espace de cet instant j'eus le temps de me rendre compte que je le dérangeais surement dans sa cuisine, une odeur délicieuse et sucrée flottait dans l'air, mais l'homme était vêtu entièrement de jeans ce qui m'indiquait qu'il n'avait pas l'intention de cuisiner toute la journée, il avait l'air un peu sauvage et devait avoir du succès auprès des femmes. J'avalais ma salive, sa main était plutôt chaude, ou alors c'était la mienne qui était affreusement froide.

MIKAEL - « Bonjour, que puis-je faire pour vous ? »

Avant de répondre directement j'eu le temps de réfléchir une petite seconde, je ne pouvais pas lui poser mes questions comme ça sur le palier de sa maison, ça faisait plutôt mal élevé, je devais déjà avoir l'air d'un mafieu alors autant ne pas aggraver mon cas. Je lui répondis le plus naturellement possible.

LÜRINJIMI - « Bonjour, heum j'aimerais vous poser deux trois questions sur votre métier si cela ne vous dérange pas. »

Je trouvais mon amorce plutôt pas trop mal mais il ne fallait pas non plus que le garde pense que je veuille être son apprenti. Avant même qu'il ne puisse répondre j'enchaînai directement, remarquant mon oubli de présentation.

LÜRINJIMI - « Je suis Jim, Jim McFin. »

Autant masquer mon identité pour l'instant, c'était aussi préférable pour lui que pour moi.

Spoiler:

L'homme marqua une pause durant un court instant en posant son coude sur un poutre de bois et je redoutais qu'il connaisse ou qu'il est eu vent de ma véritable identité, mais cela demeurait quasiment impossible. Il me rendit mon sourire, il ne devait donc pas trop se poser de questions à mon sujet, mis à part le fait que j'avais certainement perdu la tête pour venir le voir. Il se posa et me fit signe d'entrer, je le remerciais du regard et contemplait sa demeure, je remarquai la télé allumée et un décor plutôt sympathique, je dois l'avouer je m'attendais à une maison d'ermite avec juste un lit et un puits en tant qu'arrivé d'eau. Le garde forestier me proposa de boire un tas de trucs, mon choix fût très simple; « Je prendrais bien un petit café s'il vous plaît » en lui rendant son sourire, entrouvrant légèrement ma bouche.

J'entendis alors un cheval hénnir depuis l'extérieur de la maison, je levai ma tête, mes yeux quittant le choix de boisson, et cherchais l'animal du regard. Mikeal s'approcha de la fenêtre et je cherchais par-dessus son épaule, restant en retrait, le cheval était vraiment magnifique, seulement maintenant je ne voyais en lui plus qu'une masse de viande délicieuse et juteuse. J'en salivais rien que d'y penser, mais je n'étais pas barbare à ce point, mon instinct de chasseur ne prendrait pas le dessus, en tout cas pas maintenant. L'homme revint avec mon café, je le remerciais chaleureusement et m'asseyai en face de lui.

MIKAEL - « Et bien, dis moi, que veux-tu savoir au juste ? »

LÜRINJIMI - « Je me posai quelques petites questions aux sujets des loups, je voulais savoir si vous en rencontriez souvent près des frontières ou dans les montagnes, s'ils se battent entre eux... Je sais que cela peut paraître étranges comme questions mais bon. »

Il croisa mon regard, sembla perplexe et lâcha discrètement un léger soupire comme s'il ne savait quoi me répondre ou s'il hésitait sur sa réponse, comme s'il voulait garder le secret sur quelque chose de précis. Moi aussi j'avais un secret, un énorme même, mais je n'allais pas lui révéler maintenant, c'était encore trop tôt. « Et bien ... »J'étudiai chacun de ses mouvements, je devais savoir s'il me mentait ou me cachait quelque chose, son regard vers la télévision, sa bière qui glissait maladroitement sur sa langue, j'attendais sa réponse. Et si Töhimite lui avait rendu visite avant moi? Mais avant que je puisse étudier étroitement le sujet Mikeal me répondit en me fixant dans les yeux.

MIKAEL - « Tu sais, les loups sont des êtres vivants comme nous tous. Ils ont leurs manières de communiquer, leurs sentiments propres. Alors oui, cela arrive que j'en en voit s'échanger quelques signes. Parfois ils font simplement connaissances, d'autres fois ils s'amusent, et il y a des jours ou ils se battent. C'est comme nos animaux domestiques, sauf qu'eux sont ingérables, nous ne pouvons les dominer. C'est pourquoi moi et mes collègues nous sommes là, et quelques fois lors de nos surveillances, nous croisons des loups proches des frontières. Il faut savoir les remettre à leur place, sans forcément y employer la violence. »

Il avait entièrement raison, moi qui ai la chance de vivre quotidiennement avec ces canins je suis bien placé pour savoir qu'ils ont sentiments très violents, un déchaînement de passions en tout genre. Je souris, approuvant ses paroles qui demeuraient vagues, je sentais que Mikeal ne m'avait pas tout dévoilé, les détails précis. Je devais surement attendre un peu, si les loups se battent entre eux ce n'est unquiement parce qu'ils ne sont pas de la meute, c'est comme ça, ils ont du mal à s'apprécier et pour l'instant je n'ai pas encore de remake de Roméo & Juliette donc je m'estime content. Je n'eu le temps de réfléchir à ma réponse, Mikeal renchérit avec un sourire en coin.

MIKAEL - « De même pour toi si je t'aperçois franchir les limites »

Je lâchai un petit rire à cette réflexion, décidément il ne savait pas à qui il s'adressait, cela serait plus lui l'intrus une fois sur mes terres, et puis je suis en infraction en ville. Je regardai le garde forestier et souris, dévoilant mes canines de loup qui faisait tâche sur ma dentition parfaite.

LÜRINJIMI - « Je doute fortement que vous m'attrapiez sur les frontières, je ne suis pas du genre à déranger, surtout pas les loups »

Et si jamais Mikael me voit en dehors des limites humaines je serai forcément chez moi en tant que loup, il y a peu de chance qu'il me reconnaisse derrière toute cette fourrure. Il devait surement me prendre pour un de ces jeunes turbulents que je m'amuse parfois à chasser moi-même, un bon loup bien méchant ne fait de mal à personne une fois de temps en temps, ça permet d'effrayer les gens, au moins ils ne reviennent pas.

Spoiler:

Le four sonna et je manquais je sursauter, mon instinct de loup m'oblige à être aux aguets constamment et l'option four ne fait pas parti de mes habitudes, enfin, le mien ne fait pas ce bruit là. Mikael se dépêcha de rejoindre sa tarte et elle dégageait une odeur délicieuse de sucre et de cannelle, mais la fumée me brulait les yeux. Je profitais de l'absence du garde forestier pour limer machinalement mes dents, craquer mes doigts et cligner mes yeux pour faire sortir toute la fumée qui aurait pu se coller sur mes prunelles bleus. Seigneur dieux, que ça sentait bon, j'en salivais. J'imagine que je devais m'éclipser, laisser cette homme déguster sa tarte seul ou sa femme qui sait, mais mes petites fesses confortablement installées refusaient de se bouger pour regagner ma voiture.

Le garde revint vers moi, mais malheureusement il avait les mains vides, j'avalais ma salive et me préparais mentalement à quitter les lieux. Je rentrerais chez moi et je ferais un gâteau au nutella, non, j'en ferrais trois, comme ça je serais sûr que mes loups m'en laisseront un petit bout. Mais avant que ma motivation pour me lever ne vienne Mikael me demanda avec un grand sourire.

MIKAEL - « Tu as déjà mangé ? »

LÜRINJIMI - « Non, pas depuis ce matin »

Pas depuis hier soir en réalité, je ne mange pas le matin, où alors je mange à six heures du mat'. Mon ventre gargouillait d'envie, cela voulait surement dire que j'avais droit à cette tarte aux pommes qui embaumait la maison de son doux parfum. Mais vaut mieux ne pas s'emballer trop vite, ça se trouve j'aurais droit à un vulgaire jambon sous-vide et des petits-pois trop mous. Mais cette tarte.. j'en avais des étoiles dans les yeux. Avec mon appétit d'ogre le pauvre garde n'en aura plus lui.

Spoiler:

Finalement Mileam semblait ravi de me nourrir, partager sa tarte avec moi semblait être un évènement particulièrement jovial. Je me mordu la lèvre inférieure le temps que le garde avait le dos tourné, la nostalgie commençait à monter, ma mère aussi nous faisait des tartes aux pommes, elle mettait même une fève l'intérieur et comme c'était toujours moi qui l'avait ma soeur était terriblement jalouse. Mais malheureusement ce temps est révolu, en tant que loup je n'ai pas le droit d'aller voir ma famille, j'ai été mort, j'ai même une tombe à mon nom, ma mère aurait un choc si je retournais la voir. Même si parfois il m'arrive de l'espionner et de regretter d'être parti, de la laisser seule dans sa tristesse et son appartement pourri alors que moi je m'offre le luxe d'un château. Le garde revint bien rapidement et sourit lorsqu'il entendit mon ventre manifester sa faim, j'en avais presque honte mais je gardais un sourire à bouche fermée. Je le regardai mettre les couverts et lui proposa mon aide par pure courtoisie mais il était rapide et avait déjà fini d'ajuster les petites cuillères en face des assiettes. « Si tu as encore soif, n'hésite pas à reprendre du café » . Je lui adressais un sourire poli et me ruais sur la machine à caféine une fois qu'il avait le dos tourné, j'aimais tellement ce goût amer qui glissait dans la gorge. Je vidais rapidement ma tasse et choisi ma part, la plus grosse tant qu'à faire, j'avais l'impression d'être un vrai gamin sur le coup. Je dévorai ma part, ne pouvant m'empêcher de dévoiler mes crocs qui me faisaient office de couteau pour découper les morceaux. C'était délicieux, mais je ne mangeais pas tout d'un coup, de peur de passer pour un goujat total.

MIKAEL - « Pourquoi t'intéresses-tu autant aux loups ? C'est parce tu en as croisé quelques uns en ville que tu veuilles en savoir plus sur leurs fonctionnements ? »

Je ne répondis pas de suite. Je m'attendais à cette question mais je ne m'y étais pas réellement préparé, je ne savais pas si je devais lui répondre lui, ou lui balancer la vérité sur ma nature. Je me raclai la gorge et décidai de lui dire la vérité, mais une toute autre vérité, celle que je n'osai jamais avouer, que je gardais pour moi parce que j'avais toujours estimer être un vrai bonhomme et que me morfondre sur moi-même n'arrangerait en rien notre situation.

LÜRINJIMI - « Il y a une dizaine d'années les loups sont en allés en ville, j'imagine que vous êtes au courant, j'avais encore dix ans à cette époque. Mon père était parti au travail comme tous les jours et moi j'étais resté à la maison avec ma soeur pour préparer le sapin de Noël. Ma mère était rentrée avec un paquet de guirlandes, nous n'étions pas très riches pour tout dire et ce paquet représentait presque tout pour moi. Seulement mon père n'est jamais rentré ce soir-là. Le lendemain il était dans la liste des morts, nous n'avions pu récupéré que sa jambe. Ca a été un choc pour tous, mais ça m'a permis de grandir, même si depuis ma soeur a une peur bleu des loups. Voilà ... »

Ca faisait du bien de se vider, j'étais content, fier de moi. Le gardien devait se moquer totalement de ma vie mais peut importe, c'est mieux que de parler à un psy qui vous prescrit des saloperies de calmant. Je terminais ma tarte et m'essuyais les doigts sur la serviette après avoir limé mes dents d'un rapide coup de langue, fichu tic.

Le garde me fit ses condoléances pour mon père, son sourire avait disparu et le mien aussi, je le remerciais et écoutais ce lourd qui s'était installé. Je n'aurais pas dû lui raconter la vérité, c'était peut-être un peu trop tôt. Je me mordis la lèvre inférieure, lutant contre mon tic, il était garde, il allait reconnaitre cette mauvaise habitude des loups. Je passai alors ma main propre dans mes cheveux et reprit un morceau de tarte pour satisfaire mon appétit d'ogre. Je sentais le regard du garde peser sur moi, il devait se poser un tas de questions sur moi. Mon regard balayais la pièce et je m'attardai à la fenêtre, seigneur dieux, j'avais dis venir d'une famille modeste et je me ramenai avec la voiture la plus chère du marché. Je me raclai la gorge et engloutis ma tarte. Le garde ne pouvait pas savoir que l'état nous fournissais de l'argent à Sahïo, Töhimite et moi parce que nous étions une sorte d'anti-révolution pour les loups, des guides qui les empêcheront d'attaquer la ville. Mais l'état ne doit pas avoir une totale confiance en nous, vu le nombre de gardes qu'il y a dans la zone.

MIKAEL - « Crois-tu que j'ai mes chances pour un concours de pâtisserie ?»

LÜRINJIMI - « Oh vous auriez surement le premier prix, cette tarte est délicieuse ! »

J'étais content qu'il ait brisé le silence par une plaisanterie, je ne me voyais pas repartir de chez lui avec comme dernier sujet traité la mort de mon père. Je terminai cette tarte, en temps normal j'aurai été calé au premier morceau mais en ce moment je mange comme dix. Mikeal nettoya la table et je l'aidai à débarrasser, c'était la moindre des choses. Je remarquai son rapide coup d'oeil sur sa montre, il devait attendre quelqu'un ou quelque chose. Mais il revint s'asseoir et me demanda comment allait ma mère. Alors là plutôt mentir que de dire la vérité. Je souris et lui répondis.

LÜRINJIMI - « Oh ça va vous savez. Au début c'était un peu dur mais elle a réussi à tourner la page, elle va très bien maintenant. »

Même si je sais très bien qu'un mensonge en entraîne toujours un autre il fallait que je mente, sinon ma fausse identité serait incompréhensible. J'espère juste qu'il n'ira pas fouiller quelque part, parce Jim McFin n'existe pas du tout, c'était mon diminutif au collège, donc si jamais il cherche trop loin il pourrait tomber sur mon article, celui qui parle d'un jeune garçon mort dans la forêt suite à une fête trop alcoolisée. Je regardai rapidement le steak géant courir dans son enclos par la fenêtre, tant de viande délicieuse qui se dandine devant moi c'était vraiment de la provocation...